Autour de la poésie de Matiah Eckhard
par
Angèle Lombard
Ce
recueil poétique s’étend dans le cœur du lecteur comme le coucher du soleil
dans les yeux d’un enfant. Baignant notre regard de couleurs délicates,
doucereuses comme le miel et propres aux rêves d’Amour, Matiah nous décortique
la mécanique cyclique d’une vie avant l’heure, d’un jour avant la nuit. Bercé
par la musique, la tête pleine du désir de revivre à nouveau le soleil au zénith
et l’insouciance du temps, l’enfant est résigné sur la nuit qui s’annonce.
Il prend alors sa plume et se met à graver,
sur le papier laiteux, des étoiles anthracites, qui deviennent photos de
souvenirs déchus ou avertissements des voix qui se sont tues.
Sans
nulle mélancolie et sans aucun regret, l’espoir s’est incrusté dans le
pressentiment d’une nuit trop active nous laissant entrevoir l’horizon lumineux
que fait poindre la lune. La beauté du couchant ne cesse de ternir la douceur
de l’aube car il redonne vie tout en laissant mourir. Le crépuscule solaire
connaît l’affect humain, il connaît la souffrance qu’il tient entre ses mains:
de la joie de la fin à la peine du soir; il connaît la douleur qui naît des
au-revoir.
Si
les astres sont prêts à couvrir notre monde de leur voile céleste aussi pur que
l’onde, l’enfant ne peut que clore ses miroirs oculaires, qui reflétaient jadis
le sourire de ses pairs.
Se laissant engloutir dans la nuit abyssale,
l’enfant se fait le scribe du
cosmos ancestral laissant l’éternité s’unir à
l’acuité de ses sens de poète.
Et
chacun de ses mots se transforment en une comète qui brille, sans croire qu’il
est parti, regardez dans ses mots, il vous offre sa vie. Sa mémoire de papier
est un cœur encore jeune qui bat éternellement dans les yeux de chacun.
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